Vidéosurveillance Un effet dissuasif

Placées au niveau des points sensibles, les caméras de vidéosurveillance ont un résultat immédiat… mais pas imparable.

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L'installation d'un système de vidéosurveillance dans des lieux ouverts au public nécessite une déclaration auprès de la préfecture.

A la suite d'une modification de la législation intervenue en 2009, les procédures ont été considérablement simplifiées pour une installation agréée n'excédant pas huit caméras.

La vidéosurveillance est efficace, mais pas sans faille. (photo)

De la trace à la traque

L'installation d'une vidéosurveillance a un effet immédiat… sur le chiffre d'affaires ! Jonathan Di Julio, chargé du développement commercial chez JDC SA, une société spécialisée dans l'univers de la caisse, a entre autres la charge de déployer la nouvelle division sécurité. Il reconnaît qu'il y a dix ans, l'installation de caméras était inabordable.

« Aujourd'hui, nous proposons un pack à partir de 60 €/mois sur quatre ans tout compris. Comme les vols en caisse cessent immédiatement, le commerçant peut faire ses comptes : au final, il gagne de l'argent », explique-t-il.

« L'effet est essentiellement dissuasif, poursuit-il. L'employeur peut évidemment suivre son affaire à distance, en temps réel, sur son PC ou son téléphone, ou en différé, en repassant les enregistrements. Il peut zoomer sur la caisse et même sur l'écran. La vidéo peut se déclencher au moment où le ticket est validé, ce qui lui permet de réduire le temps de visionnage. »

Multifonctionnel

Alain T., boulanger-pâtissier dans une petite ville proche de Toulouse, a essuyé trois casses en un an et demi. Il a donc décidé d'installer un système de vidéoprotection.

« Mon objectif premier était de dissuader les malfaiteurs. J'avais bien sûr des doutes sur une vendeuse au vu de son train de vie. Mais je ne m'attendais pas aux conséquences. Sitôt après l'installation, elle a posé sa démission et le chiffre en caisse a gagné près de 150 € de plus par jour ! » confie-t-il.

Son installation lui permet de surveiller de chez lui les entrées et sorties du personnel, pour voir de temps à autre s'il prend sa fonction à l'heure. Mais le plus souvent, il observe les chambres de pousse pour suivre l'évolution de la fermentation… Il n'a en effet jamais eu à déplorer un quelconque vol de marchandises.

Vis-à-vis des détournements de « camelote », il n'y a pas plus efficace cependant. « Grâce à la détection de mouvement, l'artisan peut surveiller les allers et venues dans une chambre de stockage, ce qui permet d'identifier tout comportement suspect », confirme Jonathan Di Julio.

Pensez aussi à surveiller vos poubelles : les filous peuvent y déposer de la marchandise sous protection, qu'ils récupèrent à la sortie !

A qui mieux mieux

La vidéosurveillance peut aller plus loin encore. « En reliant l'imprimante de la caisse (tickets) à l'enregistreur vidéo, le gérant peut observer toutes les ventes sur un produit donné. Si le stock restant en fin de journée ne correspond pas aux ventes effectuées, c'est qu'il y a eu un départ non enregistré.

Cela est dû à un vol de produits ou plus probablement à un détournement de l'argent versé par le client », indique-t-il. Le système serait donc non seulement efficace sur les traditionnelles « erreurs de caisse » (la serveuse prélève l'argent à n'importe quel moment), mais aussi et surtout sur les « ventes non comptabilisées », sans trace comptable.

En clair, la vendeuse sert le client sans enregistrer la commande et empoche l'argent. Dans les faits, rien n'arrête les plus coriaces qui développent des stratagèmes parfois très élaborés pour arriver à leur fin. Certaines vont même jusqu'à faire intervenir un client complice à qui elles rendent une menue monnaie… et un gros billet en prime !

par Armand Tandeau (publié le 6 septembre 2010)

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